Hello,
Je suis illustrateur, et les travaux de Betty Edwards « Dessiner avec le cerveau droit » ont été vraiment une clef dans l’apprentissage du dessin. J’ai un peu repris le concept dans mes manuels.
Pourquoi je vous parle de ça ici ? Pour (vraiment) résumer nous aurions une dichotomie entre une partie analytique et une partie sensorielle.
Hier je travaille sur une mélodie par dessus un accompagnement. Au bout de plusieurs heures, je la trouve bien, raccord avec les accords, avec juste ce qu’il faut de poivre et sel pour que ce ne soit pas lambda.
Et ce matin, écoute à froid, c’est pas du sel et du poivre, c’est trop cuit, ça ne va pas.
Alors, vous qui êtes de vrais musiciens, avez-vous ce que j’appelle une latence auditive ? C’est à dire : vous bossez sur quelque chose, vous vous y habituez, votre cerveau sensoriel prend le pas sur l’analytique (plus froid, plus précis) et vous ne vous rendez pas compte que ça ne fonctionne pas.
Ou bien sentez-vous tout de suite que ça cloche car vous avez un bon équilibre entre la recherche du groove, de la qualité mélodique (dans son originalité) et des bases qu’ils ne faut vraiment pas abîmer. Style « ok pour placer cette note qui sort de la gamme, mais juste comme note de passage très rapide parce qu’elle trouve sa résolution tout de suite, mais surtout pas pour entamer le refrain ! ».
En dessin il y a le même souci (pas que pour moi, je l’ai vérifié avec mes élèves), ce côté « on a le nez dedans, on se focalise sur un détail qui nous perturbe sans voir qu’il y a autre chose de plus bancal et de plus choquant ».
En dessin on peut regarder dans un miroir, ou en transparence et ça saute aux yeux le défaut « invisible ». Mais en musique je n’ai pas d’idée (à part pour moi écouter bien plus tard).